Compte-rendu de la réunion du 18 septembre 2008

Publié le par Jean-Jacques Vollmer

1. Entrée en matière...

La premier débat à Berchères a réuni 14 personnes au restaurant des Quatre Saisons, dont 9 de Berchères, 4 des communes avoisinantes, et 1 venue du Café-débat de Saint Quentin en Yvelines pour soutenir le promoteur. Si on ajoute à cette assistance deux personnes qui sont venues en retard et n'ont pas osé s'intégrer à la discussion en cours, une hospitalisée la veille, deux qui s'étaient trompées de jour, et près d'une dizaine qui m'ont indiqué qu'elles n'ont pu venir en raison d'engagements antérieurs, c'est environ 30 personnes, dont 15 de Berchères, qui se sont montrées intéressées par ce projet et par le thème choisi. Pour un débat de ce type se déroulant dans un Café, ce nombre est idéal : au-delà de trente personnes apparaissent deux types d'inconvénients :
- difficultés pour bien canaliser le débat, avec risque de brouhaha rendant inaudibles les interventions,
- difficulté pour certains de prendre la parole au moins une fois pour exprimer son point de vue
Quinze à vingt personnes est un nombre idéal.
En -dessous de huit à dix personnes, on peut penser que le sujet ou la manière de le traiter n'intéressent pas beaucoup la population locale.
Pour cette première réunion, personne n'a dîné ensuite sur place.

2. Déroulement du débat

J.J.Vollmer a introduit lla discussion en présentant d'abord les objectifs visés en créant de "Café-Débat" (voir la page d'accueil ci-dessus), puis a commenté le texte distribué aux participants sur le thème choisi pour cette première réunion :

 "Comment vivre sans pétrole ?"

A l'exception d'une personne, tout le monde a admis que la crise pétrolière était inévitable à terme, et qu'à l'horizon de quelques années il allait falloir changer nos habitudes.

Les interventions ont été de deux sortes :
- celles qui insistaient sur la manière de produire l'énergie dont nous avons et nous aurons besoin, en développant les énergies renouvelables, à l'échelle du particulier ou de la commune, ou de manière plus centralisée, en faisant appel à de nouveaux concepts ou à des solutions encore mal utilisées (géothermie, énergie marémotrice, centrales solaires, énergie éolienne, ...) ;
- celles qui parlaient plutôt de la manière de mieux s'organiser à l'échelle locale pour utiliser moins d'énergie pour assurer l'essentiel de ses besoins, ...et même le superflu : réduction de l'usage de la voiture personnelle pour faire ses courses ou aller dans les agglomérations avoisinantes, conduite scolaire ("pédibus"), livraisons à domicile par les commerçants, investissements dans le logement (pompes à chaleur en remplacement de chaudières à fioul ou à gaz, isolation thermique et doubles vitrages, chauffage au bois avec inserts, chauffe-eau solaire, ...), développement du covoiturage, mise en place de lignes de bus locales pour aller prendre le train ou faire ses courses, etc.

De manière plus détaillée, le contenu des interventions a été le suivant :
- quel avenir pour le transport aérien lorsque le kérosène sera hors de prix ? Et par voie de conséquence celui du tourisme lointain ? La plupart ont admis qu'il faudrait certainement se "relocaliser" ici aussi, en redécouvrant sa région, en réapprenant la lenteur et ses bienfaits, mais aussi en remettant au goût du jour d'anciens moyens de transport. Par exemple, une discussion a évoqué la possibilité de développer des dirigeables modernes ;

- l'arrivée annoncée de véhicules électriques est jugée très positive ; une voiture électrique, même de faible autonomie, permettrait de faire de courts trajets journaliers, (travail, courses, etc). Les longs trajets seraient alors réservés à un véhicule thermique, soit peu utilisé, soit loué, ou alors transférés sur le rail ;

- le transport fluvial et le ferroutage ont aussi fait l'objet d'échanges entre participants : les canaux, moyen économique mais lent,  ne verront renaître leur trafic que si le coût du transport par route devient prohibitif ; de même, les méthodes de production en "juste à temps", nécessitant des livraisons rapides, devront être revues. Quant au ferroutage, les avis divergent : certains pensent qu'il nécessite des investissements lourds demandant beaucoup de temps ; d'autres pensent que les lignes secondaires quasiment désaffectées aujourd'hui pourraient servir à cet usage sans perturber le trafic voyageurs qui augmentera si l'usage de la voiture décroît ;

- globalement, tout le monde s 'accorde à dire que le trafic routier poids lourd devra diminuer considérablement au profit du rail ou du transport fluvial, en évitant le transport de matières peu coûteuses (tourbe par exemple) et en acceptant de ne plus consommer de produits frais hors saison en les important par avion de pays lointains (fraises d'Espagne ou du Maroc, etc) ;

- il faudrait aller assez vite pour diminuer l'usage du pétrole dans les transports et le chauffage des logements, et le réserver pour des usages en tant que matière première, tout en limitant par exemple les usages inutiles des plastiques. Ce discours, qualifié de malthusien par un des participants, doit être en effet pondéré, car les conséquences risquent d'être un retour en arrière sur les acquis du progrès technique, limitant le confort et la liberté de chacun. Tout ne doit pas être règlementé ni imposé, la meilleure façon de changer étant encore l'appropriation des bonnes pratiques par les citoyens ;

- il est remarqué que l'augmentation des prix du pétrole en cas de demande supérieure à l'offre aura encore des conséquences inéquitables, les plus pauvres devant se débrouiller, alors que les riches continueront de faire comme avant  ;

- l'augmentation du prix du pétrole, s'il pousse aux économies d'énergie, a aussi des effets pervers : les sables et schistes bitumineux, qui sont des hydrocarbures atypiques dont les réserves sont considérables, verront leur exploitation devenir rentable. On a déjà vu depuis un an les investissements se multiplier au Canada, pouvant conduire rapidement au déboisement de milliers de km² de forêt boréale pour en faire l'exploitation à ciel ouvert ;

- le télétravail est considéré comme de portée limitée, car réservé à un petit nombre de métiers ; de plus, l'absence de l'ambiance d
e travail en groupe est jugée défavorablement ;

- une discussion a porté sur l'utilisation de l'hydrogène. Actuellement, celui-ci est majoritairement produit à partir d'hydrocarbures, ce qui ne résout rien. A terme, l'électrolyse de l'eau est une solution si on arrive à obtenir un bon rendement. Toutefois, quelqu'un a fait remarquer qu'on peut très bien, localement, produire de l'hydrogène à partir de l'électricité produite la nuit par des éoliennes par exemple, et s'en servir ensuite pour propulser sa voiture. Cette solution, bien que tout à fait envisageable, ne sera pas disponible avant des années, et implique, même localement, de gros investissements ;

- l'unanimité se fait également pour dire qu'il faudrait réduire considérablement l'existence et la conception des emballages, qui ne sont souvent qu'un argument de marketing et forcent parfois à acheter en nombre des produits dont on n'a pas besoin ;

- le rôle des collectivités locales est difficile à apprécier : instauration de lignes de bus, mais aussi prise d'initiatives telles que réalisation systématique de diagnostics énergétiques pour toutes les habitation d'un village comme Berchères, permettant d'avoir des prix de groupe et des subventions du Conseil Général ou de l'Etat.

3. Prochains débats

Aux questions posées par l'animateur, il est répondu partiellement :

- le jour et l'heure du débat ne fait pas consensus, il n'y a pas de solution adaptée à tout le monde ; il faudra sans doute faire des tests. La périodicité d'un mois ne soulève pas de remarques.

- certains souhaiteraient que des sujets très techniques ou à vocation d'information des citoyens, soient organisés dans le village, mais pas sous forme d'un café-débat. Par exemple, quelqu'un aimerait que la municipalité organise une conférence sur le thème des rôles respectifs des communes et des structures intercommunales ou coopératives, ou encore sur les problèmes posés par le développement des communes rurales. J.J.Vollmer transmettra cette demande à la mairie ;

- J.J.Vollmer souhaite associer d'autres personnes à l'organisation des débats, notamment pour le choix et l'introduction des sujets. Les personnes intéressées se feront connaître directement auprès de lui ;

- sujets évoqués pour les prochains débats :

* L'eau deviendra t-elle aussi rare que le pétrole ? Que peut-on faire ?
* L'école et les échanges inter générationnels, ou encore école privée et école publique ;
* Faut-il craindre la hausse de la natalité ?
* Pourquoi le coût de la vie augmente t-il ?

Le sujet sera choisi dans les jours qui viennent et affiché sur le blog du Café-Débat.



Publié dans Archives 2008-2009

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